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Les Etats-Unis pourraient commencer à retirer leurs troupes d'Irak avant que le pays ne soit complètement pacifié, a laissé entendre vendredi le secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, à l'issue d'une rencontre avec le premier ministre irakien, Iyad Allaoui.
"Toute idée selon laquelle le pays doit être parfaitement pacifié avant que nous ne réduisions les forces américaines et de la coalition serait évidemment, je pense, déraisonnable, car ce pays n'a jamais été parfaitement paisible et ne le sera vraisemblablement pas", a-t-il déclaré.
Les commentaires de M. Rumsfeld interviennent au lendemain de ses déclarations laissant entendre que pour faire face au regain de violence avant les élections irakiennes prévues en janvier, l'envoi de soldats américains supplémentaires pourrait s'avérer nécessaire. M. Rumsfeld a insisté une nouvelle fois sur la relève nécessaire des forces de sécurité irakiennes, actuellement formées par les Américains, soulignant l'inconvénient d'une présence importante de forces étrangères dans le pays.
"C'est tendu. Aucun pays ne désire avoir des forces étrangères dans son pays plus longtemps qu'il ne le faut", a-t-il déclaré devant la presse au Pentagone, où il avait reçu M. Allaoui. "Plus vous en avez (de forces étrangères sur place), plus il faut de forces pour les protéger, plus il vous faut des forces de soutien logistique. Plus votre présence est lourde, plus vous représentez une intrusion dans leurs vies", a-t-il ajouté.
BESOIN DE CRÉDIBILITÉ
Les responsables américains et irakiens insistent en fait à l'unisson sur la tenue d'élections en Irak en janvier, mais préparent l'opinion à un scrutin imparfait dont certaines régions, en proie à la violence, seraient privées. Donald Rumsfeld a ainsi laissé entendre qu'elles ne pourraient sans doute pas se tenir dans l'ensemble du pays. "Imaginons que vous tentiez d'organiser des élections et que vous ne puissiez le faire que dans trois quarts ou quatre cinquièmes du pays parce que la violence est trop importante", a lancé M. Rumsfeld devant la commission des forces armées du Sénat. "On peut très bien avoir une élection qui n'est pas tout à fait parfaite, a-t-il poursuivi. Est-ce mieux que de ne pas avoir d'élection du tout ? Absolument."
Le secrétaire d'Etat adjoint, Richard Armitage, avait déjà assuré la semaine dernière, lors d'un déplacement à Varsovie : "Nous nous rendons compte qu'elles (les élections) pourraient ne pas être très belles, mais elles auront lieu." Et le responsable américain avait alors expliqué que "la chose la plus importante" était que se déroulent des élections "crédibles et suffisamment larges pour être valides".
Cette vision électorale a également été défendue cette semaine par le premier ministre irakien, Iyad Allaoui, lors de sa visite aux Etats-Unis. "Les élections irakiennes ne seront peut-être pas les plus parfaites de celles qu'organisera l'Irak. Elles seront sans doute un prétexte à des violences de la part de ceux qui méprisent la liberté, comme cela a été le cas lors des premières élections en Sierra Leone, en Afrique du Sud ou en Indonésie, a déclaré M. Allaoui. Mais elles auront lieu, et elles seront libres et justes. Et bien qu'elles ne seront pas la fin de (notre) voyage vers la démocratie, elles représenteront un pas de géant dans l'évolution politique de l'Irak."
REVIREMENT
Donald Rumsfeld a toutefois atténué vendredi ses propos de la veille. "Chaque Irakien doit avoir le droit de voter", a déclaré vendredi le secrétaire à la défense : "Nous, avec le gouvernement irakien, souhaitons que les élections aient lieu, qu'elles se déroulent à la date prévue et nous souhaitons faire tout notre possible pour que cela se produise ainsi et pour que chaque Irakien ait le droit de voter."
Les élections irakiennes prévues en janvier ne seront pas "partielles" et "tous les Irakiens pourront voter", a assuré de son côté le premier ministre irakien, Iyad Allaoui. "Il n'y aura pas d'élections partielles, il y aura une élection. Tous les Irakiens pourront voter" a-t-il déclaré à sa sortie d'une rencontre avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, au siège des Nations unies à New York.
Avec AFP et LE MONDE