1.7 \ Son monde s'écroule, reste l'espoir
Sous la seule lumière bleutée de la lune, Alicia et Max étaient seuls ensemble, dans un coin de la ville, un coin détruit, sans aucun espoir de retour, ni de secours. Ils croyaient leurs fins toute proche, ils désespéraient et ne désiraient plus vivre. Le manque de nourriture se faisait sentir et ils commençaient à entendre des sons, des chants inquiétants. Alicia se mit à pleurer et demanda pardon à Gurk pour ce qu'elle faisait, elle avait toujours fait confiance à Max et s'il disait que Gurk n'était pas Gurk alors qu'il en soit ainsi. Mais elle ne cessait de pleurer son amour pour Gurk et de murmurer son nom. Max se redressa et la prit par les épaules.
"_Il se peut que le prince soit aussi tombé amoureux de toi, comme le fut Gurk, c'est pour cela qu'il ne t'a pas tué!" Elle le regardait ne comprenant pas où il voulait en venir.
"_Mais oui! ... Alicia, nous n'avons rien à perdre, tu es d'accord?" N'attendant pas sa réponse il continua "Le prince doit déjà être à ta recherche, il faut que tu quittes la ville... il faut que tu essais de lui échapper... et pendant qu'il te poursuivra, je lui tendrais un piège!"
Ils se regardèrent un instant, puis Max sembla avoir un éclair de génie.
_Mais oui ! On a encore une chance de partir d'ici! Personne n'a eu le temps d'utiliser les capsules de secours du conseil! Pourquoi ni avais je pas pensé avant! Dit-il en se frappant la tête du poing.
Il la secoua, heureux de sa découverte. Il parlait vite et fort, comme si la discrétion n'était plus de mise.
_Tu sais où se trouve la salle du conseil. Elle est juste à côté de tes appartements et nous en sommes tout proche. Dans cette zone, il n'y a pas trop de mouvements, tu n'aura aucun problème pour rejoindre la salle du conseil, tu en poussera le symbole qui se trouve derrière le siège de ton père. C'est la procédure d'urgence. Tu y va, tu t'y installes et tu attends ma venue... Surtout reste à l'intérieur, en aucun cas tu sors!
_Et toi? répondit-elle aussitôt
_Je dois aller sur la pyramide de l'Anatium pour réactiver le secteur en énergie, sinon, tout sauvetage sera impossible.
Elle alla parler mais il lui mit un doigt sur la bouche.
_On ne discute pas le temps nous est compté. Tu fais ce que j'ai dit et je te rejoint là-bas, ne t'inquiètes pas! Je ferais le plus vite possible, surtout mets toi dans la capsule et restes y!
Il la serra dans ses bras, fortement et tendrement à la fois. Il l'avait toujours aimé comme un grand frère protégeant sa petite sœur, il ne pouvait que ce dire cela car son véritable amour était bien plus grand et il craignait bien plus pour la vie d'Alicia que pour la sienne. N'ayant pas pu sauver son frère, il se devait de sauver la femme de ce dernier, la femme qu'il avait toujours aimé en secret.
Il la laissa s'éloigner, il ne la quitta pas des yeux, ne songeant plus à sa propre sécurité, il se leva et comme figeait dans le sol, il vit disparaître Alicia dans le bâtiment du conseil. Il reprit connaissance de la réalité assez lentement et se coucha sur le sol aussitôt, craignant d'avoir été vu. La situation semblait bien nette et la destination déserte. Armé de son seul couteau, il se déplaça le plus vite possible à travers les décombres de la cité, avec un mélange de précipitations et de prudence, essayant de garder les plus claires possible son esprit et sa vue.
Alicia monta les étages du bâtiment avec une étonnante facilité, non pas du point de vue physique, car cet exercice était un parcours de commando, mais du point de vue du risque. Les escaliers avaient parfaitement tenus, et aucun animal aussi petit soit-il ne s'y trouvait. Rapidement mais épuisée, elle se trouva face au porte de la salle du conseil. Elles étaient défoncées et à l'intérieur demeurait des restes humains. A qui appartenait-il? Elle n'en savait rien et n'osait pas y penser. Si elle avait seulement pensé à son père ou à sa sœur, elle serait resté tétaniser au centre de la pièce. De plus depuis de nombreux jours, les scènes de massacres s'étaient révélées quotidiennes et les cadavres très nombreux. Elle marchait avec les yeux à peine ouverts avec comme seul point de mire le symbole de l'humanité trônant derrière le siège où se trouvait son père, le capitaine du vaisseau, il n'y avait pas si longtemps. Elle trébucha souvent mais parvient à ne pas s'écrouler par terre. Où avait-elle marchait? Sur quoi? Elle ne voulait pas le savoir. Une fois devant le symbole, elle tenta de le pousser mais sans succès. Elle poussa de toute ses forces, toujours sans aucun résultat. Son rythme cardiaque s'accélérait, elle se mit à tripoter le symbole dans tous les sens. Les larmes lui montaient aux yeux quand finalement le symbole s'ouvrit par son centre et fit apparaître une sorte d'œuf où trônaient de nombreux sièges d'hibernations. La porte se referma derrière elle, et tout le système se retrouva sous tension. La capsule semblait opérationnelle, elle n'avait plus qu'à attendre Max. C'est ce qu'elle fit, assise sur un des nombreux sièges.
Max avait réussit à monter tout en haut de l'Anatium et se trouvait dans la salle de contrôle. La salle semblait, elle aussi fonctionnait assez bien. Il eu tout de suite accès au réseau des capsules de secours. Elles étaient programmées par défaut, pour atteindre le vaisseau mère, mais ce dernier n'existait plus, elles pouvaient être rebooter de la capsule mais Alicia n'en avait pas les capacités. Max entra les coordonnées de la planète mère, y lia toutes les informations recueillit sur la planète pour avertissement contre toutes nouvelles tentatives de conquêtes. Avec tout ça, les généraux ne s'y risqueraient pas et s'étaient bien le but. Son travail achevait, il verrouilla le système et en détruit toutes possibilités d'accès. Son regard se perdit sur cette cité détruite et regardant l'immeuble du conseil, il murmura une demande.
"Alicia, tu as toujours été le rayon de soleil qui enchantait ma vie. Le plus beau jour de ma vie fut le jour où toi et gurk, vous vous êtes dit pour toujours. Je ne saurais résister au désir de t'aimer, et je sais que Gurk me l'aurait pardonner. Mais, moi... je ne pourrais me pardonner de profiter de la mort de mon frère pour pouvoir le faire. Pardonnes moi, ce que je vais faire. Tu en sera triste, mais c'est mieux ainsi, refait ta vie, oubli tout cela... Adieu mon amour" Dit-il en pleurant, écroulé sur la console de contrôle.
à suivre...