Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Angward


Index des rubriques

Recherche


Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


Ailleurs sur Joueb.com
La recherche de l'arsenal de Saddam Hussein tourne au fiasco
La recherche de l'arsenal de Saddam Hussein tourne au fiasco
 LE MONDE | 24.01.04 | 13h22
 David Kay, l'homme chargé par George Bush de trouver les armes de destruction massive du dictateur, a spectaculairement démissionné, vendredi. Ces programmes n'existaient pas, affirme-t-il, portant un rude coup à l'administration américaine et au premier ministre britannique.

David kay , le responsable de l'Irak Survey Group (ISG), cette mission américaine chargée de découvrir un éventuel arsenal d'armes de destruction massive (ADM) en Irak, a démissionné vendredi 23  janvier, en affirmant qu'il ne pensait pas que le régime de Bagdad détenait des stocks d'armes interdites.

 
"Je ne pense pas qu'elles existaient", a déclaré David Kay. Son successeur a aussitôt été choisi par la CIA. Il s'agit de Charles Duelfer, l'ancien numéro deux de l'équipe d'experts du désarmement de l'ONU, qui a opéré en Irak de 1993 à l'an 2000.

Les programmes irakiens d'armes de destruction massive avaient été présentés par Washington et Londres comme la principale raison de la guerre contre l'Irak au printemps  2003. Jusqu'à présent, aucune preuve de l'existence d'un tel arsenal n'a été découverte sur le terrain par les équipes de l'ISG, qui ont mobilisé jusqu'à 1  400  hommes sillonnant le pays et interrogeant les spécialistes arrêtés depuis la chute du raïs, le 9  avril 2003.

Ce départ de M.  Kay est un coup dur pour George Bush. Mardi, dans son discours annuel sur l'état de l'Union, le président américain s'est appuyé sur un rapport de M.  Kay pour justifier de nouveau les opérations militaires en Irak. "Le rapport Kay a identifié des douzaines d'activités liées à des programmes de destruction massive et une quantité significative d'équipements que l'Irak dissimulait aux Nations unies. Si nous n'avions pas agi, les programmes d'armes de destruction massive du dictateur continueraient aujourd'hui", insistait alors M.  Bush.

Vendredi, la Maison Blanche a persisté. Son porte-parole, Scott McClellan, a affirmé que le régime irakien déchu possédait des armes interdites, lors du déclenchement de la guerre et que leur découverte n'était qu'une question de temps. "Nous pensons que la vérité se fera jour", a-t-il déclaré. Deux jours plus tôt, le vice-président américain, Dick Cheney, disait déjà la même chose dans un entretien à la radio publique NPR.

Ce n'est pas l'avis de M.  Kay qui, dans un entretien à l'agence britannique Reuters, a indiqué vendredi que "ce dont tout le monde parlait, ce sont les stocks produits après la fin de la guerre du Golfe -NDLR, en 1991- et je ne pense pas qu'il y ait eu un programme de production de grande ampleur dans les années  1990". "Je pense que nous avons la preuve manifeste que -les Irakiens- n'ont pas relancé de production de grand ampleur, et c'est ce dont nous parlons vraiment", a-t-il poursuivi.

"UN ÉCHEC MASSIF"

David "Kay est un homme très prudent, qui choisit ses mots avec beaucoup de soin. Il essaie de tirer les choses au clair et d'être consciencieux", a analysé Joseph Cirincione, du Carnegie Endowmen for International Peace.

Les congressistes démocrates ont saisi la balle au bon. "Il est de plus en plus évident que nos renseignements étaient faux à propos des armes irakiennes" et que l'administration républicaine a "exagéré la menace nucléaire -que posait l'Irak- et les liens -de Bagdad- avec le réseau terroriste Al-Qaida. Résultat, les Etats-Unis en paient lourdement le prix", a déclaré le sénateur John Rockefeller, le plus important représentant démocrate au sein de la commission des renseignements du Sénat. Les déclarations de M.  Kay confirment de plus en plus clairement un "échec massif" des services de renseignements, a renchéri Jane Harman, son homologue à la Chambre des représentants.

Dans le communiqué annonçant le départ de David Kay, le directeur de la CIA, George Tenet, a rendu hommage au "rôle extraordinaire" rempli par l'ex-chef inspecteur "dans des circonstances dangereuses et difficiles". M.  Tenet a estimé que, vu la connaissance par Charles Duelfer "des programmes d'armement irakien et sa compréhension de la nature et de l'étendue des efforts irakiens pour cacher ces programmes, -il- ne pense pas que quiconque soit mieux qualifié que lui pour mener à bien ce travail".

Charles Duelfer, pourtant, avait récemment déclaré à la chaîne de télévision NBC que "M.  Kay et son équipe ont cherché très attentivement. Je pense que s'ils n'ont pas trouvé -ces armes-, c'est qu'elles n'existent probablement pas".

Vendredi, dans une déclaration diffusée en même temps que le communiqué de la CIA, M.  Duelfer s'est dit "absolument engagé à rechercher ces preuves où qu'elles soient". Il a indiqué que M.  Tenet lui avait demandé une seule chose  : "la vérité, quelle qu'elle soit". Dans des déclarations aux journalistes, il a fait valoir que ses nouvelles fonctions lui offraient la possibilité de trouver des réponses à des questions demeurées en suspens, lors des sept années d'inspection qu'il a conduites en Irak, en sa qualité de numéro deux de la commission d'experts.

Il a ajouté que ses récents commentaires étaient ceux d'un homme qui n'était plus sur le terrain. "Mon objectif maintenant est de comprendre ce qui s'est passé, quel était le statut des programmes d'armement irakien, en quoi consistait leur stratégie, quels étaient les objectifs du régime", a-t-il ajouté. Avant la démission de M.  Kay, il était prévu que l'ISG remette un nouveau rapport au Congrès américain en février. -  (AP, Reuters.)


Une épreuve difficile pour Tony Blair

La démission de David Kay pourrait également être une épreuve pour Tony Blair, qui va devoir affronter une semaine difficile. Mardi 27  janvier, après un vote des députés sur son projet de réforme très contesté des universités, le premier ministre britannique recevra le rapport du juge Lord Hutton sur la mort de David Kelly, cet expert en armes de destruction massive qui s'est suicidé à l'été 2003. Le rapport Hutton sera rendu public mercredi. David Kelly avait été cet informateur d'un journaliste de la BBC, Andrew Gilligan, qui avait accusé le gouvernement britannique d'avoir exagéré la menace représentée par les armements supposés de Saddam Hussein.

A peine connue la démission de David Kay, les services de Tony Blair ont diffusé un communiqué minimisant la portée de ce départ. "Il est important que nous soyons patients et que nous laissions l'Irak Survey Group (ISG) faire son travail. Il reste une tâche à accomplir et nous en attendons les conclusions. Mais notre position reste inchangée", a déclaré, vendredi 23  janvier, un porte-parole du premier ministre britannique.

 ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 25.01.04
Ecrit par Angward, à 15:21 dans la rubrique "Histoires".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom