Angward

Bienvenu dans le pays du libéralisme, où l'argent coule à flot, où chacun à droit à la sécurité social, où la fraternité domine les débats, oui, je parle des USAs qui ne cessent de montrer l'exemple et les bonnes idées...(courrier International)

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Cela ressemble à un sauve-qui-peut général pour les 50 Etats de la fédération. A eux tous, ils cumulent un déficit budgétaire de 100 milliards de dollars, et la banqueroute les menace. Un manque d’argent qui se traduit par des décisions radicales, note le “New York Times Magazine”. Le gouverneur du Kentucky a ainsi libéré plusieurs centaines de détenus ; en Californie, 350 000 personnes ont été exclues du programme Medicaid, l’équivalent de l’assurance maladie et destiné particulièrement aux personnes les plus pauvres ; dans l’Oklahoma, certains enseignants en sont réduits à conduire eux-mêmes les bus scolaires.

 “Premier responsable désigné, George Bush et ses réductions d’impôt, qui réduisent les revenus du gouvernement fédéral”, accuse l’hebdomadaire. Qui reconnaît également que “les Etats eux-mêmes sont également responsables de cette situation. Pendant les années de croissance, ils ont eux aussi réduit les impôts, tout en dépensant de manière pas toujours judicieuse.”

 Malheureusement pour eux, les gouverneurs ont une obligation légale de présenter un budget équilibré, contrairement au président qui peut creuser les déficits autant qu’il le veut. Ils sont par ailleurs “tenus” par ce qu’on pourrait appeler “la loi de Florio” — du nom de l’ancien gouverneur du New Jersey, au début des années 90, qui avait tenté d’augmenter les impôts, avant d’être sévèrement battu aux élections. La leçon qu’en ont tirée les gouverneurs, notamment les démocrates, est qu’on peut tout essayer, sauf les augmentations d’impôt.

 La preuve en a été administrée au début de cette année, dans l’Oregon. Les habitants ont eu à choisir par référendum entre une augmentation d’impôt de 724 millions de dollars, et une réduction drastique des dépenses, notamment 95 millions destinés aux écoles. A 55 %, ils ont choisi les coupes dans le budget, et 99 écoles ont dû fermer leurs portes avant la fin de l’année scolaire.

 Mais le problème ne s’arrête pas là. Car si Bush réduit les impôts et que les gouverneurs ne les augmentent pas, c’est en bout de chaîne que tout empire : les maires doivent payer la police et les pompiers, peindre les écoles et construire les routes. Ce qui signifie des taxes foncières plus élevées ou des services comme la collecte des ordures qui deviennent payants. Les habitants de New York en savent quelque chose. Dans leur ville, tous les moyens sont bons pour lever de l’argent. Un résident du Bronx s’est ainsi vu dresser une contravention pour “usage non autorisé d’une caisse de lait” parce qu’il était assis dessus !

 Le maire Michael Bloomberg pense à faire sponsoriser les parcs de la ville. “Car la solution pour certaines de ces villes endettées, explique ‘USA Today’, c’est de vendre leur nom ou leur prestige à des entreprises.” Par exemple, San Diego a conclu un contrat de 5 millions de dollars avec Verizon pour des services de communication sans fil, avec Chevrolet pour les voitures de patrouille sur les plages, et avec Pepsi comme fournisseur exclusif des distributeurs automatiques de boisson de la ville. A Portland, dans l’Oregon, 92 terrains de basket ont été refaits par Nike, qui peut peindre son logo sur le parquet. Palos Heights, une banlieue de Chicago, essaie de vendre les droits sur le nom du parc naturel du lac Katherine. En revanche, Boston, San Francisco et Los Angeles ont refusé de faire sponsoriser leurs stations de métro et leurs stades.

Courrier International