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Un agacement envers les "fausses" pistes anglo-américaines
Les inspecteurs ont échangé de sérieuses passes d'armes avec le secrétaire d'Etat, Colin Powell, et le ministre britannique des affaires étrangères, Jack Straw, vendredi 7 mars, au Conseil de sécurité. Hans Blix n'a pas caché son agacement d'entendre régulièrement les responsables américains affirmer qu'ils savent de source sûre que l'Irak a toujours des armes de destruction massive alors que les renseignements qui lui ont été communiqués par les services secrets n'ont encore jamais produit de preuves.
New york (nations unies) de notre correspondante pour "le monde"
"J'aimerais bien avoir deux fois plus d'informations de haute qualité sur les sites à inspecter que deux fois plus d'inspecteurs", a glissé le chef de l'Unmovic (Commission de contrôle, de vérification et d'inspection de l'ONU), en évoquant un éventuel renforcement de ses effectifs pour inspecter plus avant les constructions souterraines de l'Irak, où rien n'a été découvert jusqu'à présent.
Et sur la destruction des missiles Al-Samoud 2, à laquelle Washington n'attache que peu d'intérêt, il a répété qu'il y voyait une "mesure substantielle de désarmement". "Il ne s'agit pas de casser des cure-dents, a-t-il dit. Ce sont des armes mortelles que l'on détruit."
Mais le clou a été surtout enfoncé par Mohamed ElBaradei. S'il n'a pas trouvé trace de programme nucléaire en Irak, le directeur général de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) a en revanche établi l'existence d'un faux dans l'un des documents qui ont servi à l'accusation contre l'Irak, celui concernant les tentatives de l'Irak pour se procurer de l'uranium au Niger.
Les "limiers" de l'AIEA se sont efforcés de remonter à la source de l'accusation portée dans le Livre blanc britannique, présenté en octobre 2002, et par Washington d'un contrat d'acquisition d'uranium entre le Niger et l'Irak de 1999 à 2001. Ayant obtenu les documents, ils ont passé en revue des courriers émanant de différentes agences nigériennes et comparé les en-têtes et les signatures. Les documents "n'étaient pas authentiques", a indiqué M. ElBaradei.
L'AIEA s'est refusée à essayer d'identifier le ou les faussaires. "Ce n'est pas notre travail", estime Jacques Baute, le directeur du désarmement nucléaire de l'Irak. Lors des consultations à huis clos, qui ont suivi les discours publics, M. Blix a de son côté estimé que ces révélations étaient "pour le moins troublantes".
C. Ls