Angward

Le président américain, George W. Bush, n’a pas présenté au président palestinien, Yasser Arafat, ses condoléances pour la mort de douze enfants palestiniens, morts dans leur sommeil sous les décombres de leurs maisons détruites par une bombe israélienne lancée d’un avion de combat (F-16) de production américaine. Le président Bush réserve ses condoléances au Premier ministre israélien, son ami Ariel Sharon. Les morts juifs méritent la compassion et la sympathie, mais, quand il s’agit de morts palestiniens, l’événement devient banal et sans aucune importance. le communiqué issu de la Maison-Blanche s’est contenté de signaler qu’une telle action entrave les efforts pour la relance du processus de paix. Le président Bush a fait de l’arrêt de la résistance palestinienne une condition pour une reprise des négociations. Mais, en aucun cas, cette règle n’est appliquée à l’Etat hébreu. Le meurtre est qualifié de terrorisme et de crime quand il atteint l’Israélien. Mais, quand les victimes sont des civils palestiniens, le meurtre devient de l’autodéfense. Le massacre perpétré à Gaza est assimilé dans la terminologie américaine à ‘un comportement violent’. Encore une fois, l’administration de Bush se distingue de la réaction de la communauté internationale, qui a condamné à l’unanimité le raid sanglant sur Gaza. La politique de Washington est en contradiction avec les valeurs de liberté et de justice défendues par les Etats-Unis. les journaux palestiniens appellent les gouvernements arabes à saisir cette occasion et à profiter de la colère européenne pour défendre les droits des Palestiniens, qui ont beaucoup perdu depuis que la guerre israélienne s’est fondue dans la guerre de Bush. Le gouvernement israélien a encore une fois montré son refus d’entamer une réflexion sérieuse sur la paix. Mais la communauté internationale aurait pu se passer de cette nouvelle preuve. L’objectif du gouvernement de Sharon est clair et consiste à poursuivre l’occupation de la Palestine. Les bombardements meurtriers sur Gaza ont eu lieu quelques heures après que le chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, a réitéré la disposition de son mouvement à arrêter ses attentats suicides si Israël se retirait des villes autonomes de Cisjordanie, cessait les destructions de maisons et les assassinats d’activistes palestiniens et relâchait les détenus. Les déclarations du président américain sont dépourvues d’humanité. Pour lui, le massacre commis à Gaza n’est qu’une ‘opération menée de main lourde’. C’est tout juste si Bush n’a pas été jusqu’à rendre les enfants palestiniens responsables de leur propre mort en arguant qu’ils n’avaient pas à être là où ils étaient, dans leur lit, au moment du raid israélien. Les Palestiniens ne doivent pas tomber dans le piège de la vengeance et poursuivre les opérations militaires contre les civils à l’intérieur d’Israël. L’objectif de Sharon étant de maintenir un climat de violence et de tensions lui permettant d’appliquer son plan d’occupation. Il ne faut pas lui donner cette occasion.